Après avoir développé les diverses branches possibles de l’artisanat, la population de Sauveterre semble s’être orientée très tôt vers une activité productrice d’ouvrages que l’on pouvait exporter au loin : la coutellerie. Dès le XIV° siècle, on est surpris de trouver dans la ville une douzaine de forgerons. C’était plus qu’il n’en fallait pour satisfaire la clientèle locale…
Les tournals de Sauveterre apparaissent dans les archives vers 1371, un siècle avant la première mention d’un « rodet » à couteaux à Thiers (1471). En 1405, tout est en place. Les actes de vente des bâtiments laissent entendre que la situation est déjà ancienne. Les couteliers, taillandiers ou utilisateurs des tournals portent en grand nombre les noms des forgerons de 1366… On peut conclure, soit que la situation de 1366 était la même qu’en 1405, soit que le corps des forgerons s’est peu à peu spécialisé dans la coutellerie. En tout cas, il s’est multiplié.
De douze en 1366-1370, ils sont devenus une trentaine vers 1425. Trois utilisateurs de tournals sont attestés dans la première période ; seize le sont vers 1425-1450, période faste de la coutellerie sauveterrate…
La coutellerie diminua au cours du XVI° siècle. Le cadastre de 1561 cite au moins trois forgerons et six couteliers. Mais il est vraisemblable que d’autres travaillaient pour eux… Les dernières mentions datent des environs de 1630, bien que l’on trouve au début du XIX° siècle à Sauveterre (rue saint-Jean) un coutelier du nom de François Pouget. Il s’agissait probablement d’un marchand coutelier et non d’un fabricant.